14 & 15 mai 2025
Le triptyque de la victoire :
mieux penser, agir vite, frapper fort
Les Vauban Sessions sont une initiative du Corps de réaction rapide – France (CRR-FR) et de Forward Global rassemblent de hauts représentants des forces armées de l’Alliance nord-atlantique pour échanger sur les bonnes pratiques et les enseignements à tirer de la transformation numérique des forces armées. Cette 7e édition des Vauban Sessions se tiendra en mai 2025 à Lille.
Ces dernières années, la situation géopolitique et sécuritaire s’est dégradée en Europe et dans le monde. Le retour des conflits de haute intensité et les avancées technologiques exigent et permettent d’envisager un nouveau modèle de centre de commandement, mieux réparti entre l’arrière et le front. Une telle approche protège les moyens essentiels tout en réduisant la vulnérabilité aux attaques des PC. Cette nouvelle édition des Vauban Sessions traitera de résilience et de stratégie, de génération et projection de forces, de l’équilibre entre durcissement et mobilité, ainsi que d’intégration des nouvelles technologies.
Chaque session débutera par l’intervention d’un « grand témoin » afin d’ancrer les réflexions dans la réalité des conflits actuels et d’encourager le partage des retours d’expérience.
MERCREDI 14 MAI
par le GCA Benoît Desmeulles, commandant le Corps de Réaction Rapide – France (COMCRR-Fr)
La résilience désigne l’aptitude à se préparer, à résister et à répondre aux perturbations et aux chocs, ainsi qu’à s’en remettre rapidement. Elle repose sur plusieurs piliers :
- Les hommes : La résilience stratégique repose sur la capacité à aligner des forces suffisantes dans les phases initiales de la guerre ainsi qu’à assurer la régénération de ces forces dans la durée, pour faire face aux pertes humaines et matérielles.
- Le matériel : Assurer la régénération des matériels, non pas face à l’usure comme au début du XXIe siècle, mais face à la destruction, redevient un enjeu et pose également la question des capacités industrielles et de leur protection : approvisionnement, réserves, mais aussi dimensionnement capacitaires pour faire face à la demande.
- La société : La résilience stratégique pose enfin le défi de la capacité de résistance sociétale (« l’arrière ») face aux aléas du quotidien (bombardements, difficultés d’approvisionnement, vie courante), l’épreuve de la confrontation aux pertes humaines, l’incertitude et le brouillard de la guerre qui engendrent la propagation des rumeurs et qui peuvent être accentués par les caisses de résonance et de propagation ultra-rapides que constituent les réseaux sociaux.
Le conflit russo-ukrainien a démontré l’importance et la complexité de la génération et surtout de la régénération de forces. Outre le temps nécessaire au recrutement et à l’entraînement, les déploiements en coalitions posent un défi supplémentaire aux forces de l'OTAN : se déployer en coalition induit des problématiques logistiques et d’interopérabilité extrêmement lourdes, qui ne laissent pas la place à l’improvisation. L’enjeu crucial des infrastructures (terminaux, ports, ponts, tunnels…) et moyens de projection nécessaires au déploiement a tout récemment mené à une prise de conscience en UE et au sein de l’OTAN. La rationalisation des processus du ‘temps zéro’ correspondant à la planification, à l’appui mutuel et à la génération des forces requiert une refonte des standards opérationnels et des modes d’entraînement en vue d’assurer l’interopérabilité et de gagner des marges de manoeuvre. L’objectif final demeure le développement de capacités normalisées au sein par exemple des formations Allied Reaction Force (ARF), cohérentes, complémentaires et interopérables, tout en se prémunissant des doubles emplois. Le partenariat opératif ne doit exister que pour servir ce but : agir plus vite, en étroite coordination, et frapper l’ennemi durablement voire définitivement.
Pour les hautes autorités militaires, intervenants et partenaires
Pour tous les participants
JEUDI 15 MAI
Les postes de commandement constituent des cibles privilégiées pour priver un adversaire de sa capacité de réaction et de décision. Leur fonction première est de communiquer, vers le haut comme vers le bas, pour recevoir des informations, remonter des états de situation ou transmettre des ordres. Ils sont donc par nature peu discrets et par fonction ‘essentiels’. La variété des menaces cinétiques - missiles, obus, mais en particulier les drones manœuvrant jusqu’à l’impact - impose de repenser l’organisation de ces centres de commandement, et notamment le positionnement entre l’arrière (‘Reach Back’) et l’avant (PC déployés, plus mobiles, voire PC ‘decoy’). Cette réflexion induit les problématiques liées au spectre électromagnétique et à la menace cyber, la guerre en Ukraine ayant vu le retour en force de la guerre électronique, combinée aux attaques cyber. Elle se complique des nouveaux modes de conflictualité, domaine spatial ou drones, impliquant nécessairement la maîtrise des flux de données. Dans un contexte de numérisation des forces qui voit les volumes de communications et d’informations à traiter littéralement exploser, et le combat collaboratif requérant des liaisons permanentes, se pose la question de l’arbitrage entre efficacité et frugalité, puissance et discrétion, mobilité et protection.
L’intégration et l’usage des nouvelles technologies créent autant d’opportunités que de défis opérationnels et d’intégration. La multiplication des outils informatiques et l’irruption de l’IA engendrent des besoins énergétiques croissants, qui augmentent l’empreinte numérique de toutes les entités. Face au besoin de créer la surprise, qui favorisera la destruction des cibles ennemies (raccourcissement boucle localisation – destruction) tout en se prémunissant des menaces (Cyber + GE), il est impératif d’identifier des outils de Command & Control et d’intelligence artificielle complémentaires et évolutifs, tout en adaptant les modes d’entraînement, particulièrement en coalition (formations communes type ITIL, etc.), à toute fin de constituer des formations interopérables a minima sur court préavis, indépendamment de la nature de la mission.
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